AMPANANI Jeune prisonnière, quel est ton nom ?
Je m’appelle Vaïna.
Vaïna, tu es belle comme le premier rayon du jour. Mais pourquoi tes longues paupières laissent-elles échapper des larmes ?
Ô roi ! j’avais un amant.
Où est-il ?
Peut-être a-t-il péri dans le combat, peut-être a-t-il dû son salut à la fuite.
Laisse-le fuir ou mourir ; je serai ton amant.
Ô roi ! prends pitié des pleurs qui mouillent tes pieds !
Que veux-tu ?
Cet infortuné a baisé mes yeux, il a baisé ma bouche, il a dormi sur mon sein ; il est dans mon cœur, rien ne peut l’en arracher...
Prends ces voiles et couvre tes charmes. Achève.
Permets que j’aille le chercher parmi les morts, ou parmi les fugitifs.
Va, belle Vaïna ; périsse le barbare qui se plaît à ravir des baisers mêlés à des larmes !
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Evariste de Parny
Oeuvres de Evariste de Parny |