Clément Marot - (1496-1544)Clément Marot, né à Cahors en 1496 et mort en 1544 à Turin, est un poète français. "Bien qu'encore marqué par l'héritage médiéval, Clément Marot est l'un des premiers grands poètes français modernes. Précurseur de la Pléiade, il est le poète officiel de la cour de François Ier. Malgré la protection de Marguerite de Navarre, sœur du roi de France François Ier, ses sympathies marquées pour la Réforme et pour Luther lui ont cependant valu la prison puis l'exil en Suisse et en Italie". Clément Marot est né à Cahors, d’une mère gasconne et d’un père originaire de Caen, Jean des Marets dit Marot. Il plaça son fils Clément, qui avait été écolier à Paris, comme page chez Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, dans la maison duquel le jeune homme demeura peu. Dès 1513, il passa en qualité d'homme de chambre au service de Marguerite d'Angoulème, duchesse d’Alençon, sœur de François Ier. Quoi qu’il en soit de cette liaison, le poète suivit François Ier, en tant que valet de chambre, à Reims et à Ardres en 1520, et le duc d'Alençon au camp d’Attigny, où ce prince, en 1521, était à la tête de l’armée française. Il traduit Virgile et Lucien. Dès 1515, il offre au nouveau roi, François Ier, un recueil intitulé, Le Temple de Cupido, fait par Maistre Clément Marot, facteur de la Royne. En 1517 ou 1518, il adresse au Roi une Petite Epistre. En 1521, il se trouva à l’armée du Hainaut que François Ier commandait en personne ; et on le voit en 1525 à la bataille de Pavie, où il fut blessé au bras et fait prisonnier. De plus grandes infortunes l’attendaient en France ; il y était revenu, comptant peut-être un peu trop sur la protection de la cour, où son talent, la politesse de ses manières et l’enjouement de sa conversation
l’avaient mis en crédit. Il obtint la grâce d’être transféré en 1526 des prisons du Châtelet dans celles de Chartres, moins obscures et plus saines que celles de Paris ; les visites des personnes les plus considérables de la ville
adoucirent un peu les ennuis de sa captivité. Il y retoucha aussi le Roman de la Rose, en substituant des phrases connues à celles qui avaient vieilli. Sa détention ne l’avait pas corrigé. En 1526-1527, il s’éprend d’une jeune fille et écrit Dalliance de Grande Amye. En 1527, s’étant avisé d’arracher des mains des archers un homme que l’on menait en prison, il y fut mis lui-même ; et il implora la protection de François Ier par une jolie épître Epistre de Marot envoyée au Roy, qui fut si bien reçue, que ce prince écrivit de sa propre main à la cour des aides pour faire accorder la liberté au prisonnier. En 1531, à l'occasion de la mort de Louise de Savoie, mère du roi, il la dépeint comme une sainte qui a réformé la cour de France et lui a enfin donné de bonnes mœurs, à tel point que son trépas
laisse le pays et la nature sans vie, les nymphes et les dieux accourent et gémissent. En 1532, il publie Epistre au Roy, par Marot estant malade à Paris. Le Roi est sensible à tant d’esprit et accorde à Marot qui est officiellement son valet de chambre depuis 1528, cent écus d’or au soleil en
faveur et considération de ses bons et agréables services. En 1533, il publie la traduction du Pseaume VI, qu’il compose après avoir échappé à la terrible maladie qui le terrasse presque. Il se sauve dans le Béarn en l’an 1535, et ensuite à la cour de la duchesse de Ferrare, madame Renée de France, en Piémont. Ce fut de là qu’il obtint son rappel en France, puis à la cour, par le moyen d’une abjuration solennelle qu’il fit à Lyon entre les mains du cardinal de Tournon. À ces orages succéda un intervalle de paix dû à la prudence que la réserve italienne et le souvenir de ses disgrâces passées parurent lui inspirer. En 1542, François Ier fait rechercher les luthériens, et bien que son nom ne soit pas prononcé, il part de nouveau en exil et gagne Genève. En 1543, il s’installe à Chambéry, capitale des États de Savoie où il est tranquille et ne court aucun risque d'être inquiété pour ses opinions réformistes. Voulant rejoindre l'armée française au Piémont, il gagne Turin où il décède dans l’indigence en 1544, toujours occupé de nouveaux vers et de nouvelles amours, et laissant pour fils unique Michel Marot.
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Clément Marot
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