Claudien - (365 à 408)Claudien (Claudius Claudianus) (v. 365 - v. 408) est un poète latin qui écrit au tournant des IVe et Ve siècles.
Claudien est peut-être né à Alexandrie, en Égypte. Grec de langue, il a appris la langue latine en lisant les textes des auteurs classiques. En raison de ses origines alexandrines, il assimile le goût pour le « baroque » de son temps, représenté, par exemple, par le poète byzantin Nonnos de Panopolis. Poète de cour et mondain, c'était aussi un païen convaincu : saint Augustin le qualifie expressément d'«adversaire du nom du Christ» (Civitas Dei, V, 26), tandis qu'Orose en parle comme d'un «païen très obstiné» (paganus pervicassimus) dans son Adversus Paganos Historiarum (VII, 55). On connaît peu de détails au sujet de la vie de Claudien. Il a écrit en latin, quelquefois aussi en grec. Son style, influencé par la rhétorique, est vigoureux. Avec Prudence, il est l'un des derniers grands poètes latins de l'Empire romain.
Sa langue maternelle était le grec, et, de son aveu, il ne commença d’écrire en vers latins que sous le consulat des deux frères Aniclus Probinus et Olybrius, en 395, lorsqu’il eut visité, on ne sait dans quel but, l’ancienne capitale de l’empire, cette Rome, dont le prestige, malgré tant de catastrophes, n’était pas encore détruit, et Milan, cité moins glorieuse, mais devenue la résidence ordinaire des empereurs d’Occident. On voit, par un des poèmes de Claudien, que, se trouvant à Alexandrie entre 398 et 400, avec des lettres de recommandation de Séréna, femme de Stilicon, il obtint en mariage une riche héritière, dont la famille fut sans doute éblouie par le crédit du poète à la cour d’Honorius. Dans cette cour chrétienne, Il n’avait point renoncé à l’ancien culte de Rome; car les poésies chrétiennes qu’on a sous son nom ne lui appartiennent pas, et sont du Gaulois Mamert Claudien, qui écrivit environ cinquante ans après lui. Si l’on se demande comment un poète tel que Claudien, qui fut courtisan toute sa vie, n’a trouvé que des louanges mythologiques et profanes pour des chrétiens aussi zélés que Théodose et son fils, que Stilicon lui-même, il n’y a rien là de plus étonnant que de voir le panégyrique de Gratien prononcé par Ausone, celui de Théodose par Thémiste et Pacatus; sans que les orateurs eussent fléchi devant la nouvelle croyance de leurs maîtres. Voici les principaux poèmes latins qui restent de Claudien, et que nous essaierons de ranger dans l’ordre chronologique de leur composition. Le premier dont la date soit certaine est de 395, année de la mort de Théodose: c’est le panégyrique en l’honneur des deux consuls Probinus et Olybrius, où, mauvais imitateur des flatteries les moins heureuses de Virgile, il propose à l’un de ses héros, à Probinus, d’aller prendre au ciel la place de Castor, et réserve à Olybrius celle de Pollux. Après ce début dans la longue carrière des louanges intéressées, après un assez grand nombre de poésies légères, dont plusieurs paraissent de ces premiers temps, et parmi lesquelles on a remarqué avec raison le Vieillard de Vérone, Claudien devint et resta le poète de Stilicon. Non content des trois grands poèmes où il célébra, en 400, le premier consulat de son patron, et des chants sur la guerre de Gildon , en 398, sur la guerre des Gètes ou des Goths, en 402, chants consacrés à la même gloire, toutes les fois qu’il fait l’éloge d’Honorius, et il y revient très souvent, il n’oublie jamais d’y joindre celui de Stilicon, qu’il ose préférer même à Théodose. Lorsqu’il s’exerce dans l’autre partie du genre démonstratif, dans le blême, où il réussit mieux, c’est encore à Stilicon qu’il veut plaire, et les deux invectives contre Rufin, en 396, les deux invectives contre Eutrope, en 399, s’adressent moins peut-être à des ministres vicieux et inhabiles, qu’à des ennemis de Stilicon. Les autres sujets de ses poèmes sont, ou Séréna, femme de son protecteur, ou Maria, leur fille, dont il chanta l’union avec Honorius, en 398; ou leurs clients, tels que Mallius Théodorus, dont il récita en 390 le panégyrique vraiment divin selon Barthius, et où l’on voit en effet paraître deux déesses, Astrée, pour engager Malius à quitter de nouveau ses études philosophiques, et Uranie, pour décrire les fêtes de cet heureux consulat.
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