Je ne suis de ceux-là que tu m’as dit se plaindre Que leur Dame jamais ne leur donna martel ; Vu l’âme véhémente, un dur martel m’est tel Qu’il peut plus à la mort qu’à
l’amour me contraindre.
S’il peut doncques l’amour avec ma vie éteindre, En tout amour je chasse un poison si mortel ; Puis ayant mon sujet haut, céleste, immortel, Humble et petit,
pourrais-je en moi tel mal empreindre ?
Mais las ! d’avoir peur d’être en ton cœur effacé, Craindre qu’un Delta double en chiffre entrelacé Ne soit plus pour mon nom, craindre
qu’en ton absence
Tu ne me fasses plus tes lettres recevoir, Ce n’est pas un martel, c’est d’amour le devoir Qui montre en froide peur l’ardente révérence.