Tout cet hiver par l’âpre et l’aigre véhémence De longue maladie a sur moi tempêté Plus que sur un vaisseau dans la mer tourmenté N’eût fait son orageuse et froide violence.
Mais de mes maux le pire était la dure absence De mon Soleil sans qui je hairais la clarté De l’autre qui, m’ayant son Printemps présenté, De ma Dame me rend quant et quant la présence.
Mais comme de l’hiver la queue on voit durer, Le Printemps fait mon corps aussi bien endurer Que l’hiver et le Ciel de mes maux ne se lasse.
Or si ma faute, hélas ! faite en mon long séjour, De ne voir mon Soleil le rend trouble au retour, Mon malheur du Printemps mes maux de l’hiver passe.