François Coppée (1842-1908)
Recueil : Promenades et Intérieurs (1872)

Le Grand-Montrouge est loin ...


 

Le Grand-Montrouge est loin, et le dur charretier
A mené sa voiture à Paris, au chantier,
Pleine de lourds moellons, par les chemins de boue ;
Et voici que, marchant à côté de la roue,
Il revient, écoutant, de fatigue abreuvé,
Le pas de son cheval qui frappe le pavé.
Et moi, j’envie, au fond de mon cœur, ce pauvre homme ;
Car lui, du moins, il a bon appétit, bon somme,
Il vit sa rude vie ainsi qu’un animal,
Et l’automne qui vient ne lui fait pas de mal.

 

 


François Coppée

 

04francois coppee