Charles Baudelaire (1821-1866)
Recueil : Nouvelles Fleurs du Mal (1866) -- Les Épaves Le Coucher du Soleil romantiqueQue le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour ! — Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve ! Je me souviens !... J’ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite... — Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon ! Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ; L’irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
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Charles Baudelaire
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