Quand le Phénix se brûle au céleste Flambeau
Sur un lit précieux d’encens et de cannelle,
Il reprend dans sa cendre une force nouvelle,
Et pour lui le cercueil se change en un berceau.
Ainsi le Rédempteur laissant dans le tombeau,
De son corps immolé sa dépouille mortelle,
En sort étincelant d’une gloire éternelle,
Et le Ciel étonné n’a rien vu de si
beau.
Le merveilleux Phénix retombe en la vieillesse,
Mais du divin Sauveur l’adorable jeunesse
Des Siècles ne craint plus les efforts rigoureux ;
Le Phénix renait seul de sa
fameuse cendre,
Mais du Saint Rédempteur les Élus bienheureux
Sont de nouveaux Phénix qu’en mourant il engendre.