Pindare - (-518 à -438)Pindare, né à Cynoscéphales, un bourg près de Thèbes (Béotie), en 518 av. J.-C., mort à Argos en 438 av. J.-C., est l'un des plus célèbres poètes lyriques grecs. Forte personnalité profondément attachée à la religion traditionnelle et à l'antique aristocratie dorienne qui prédominait à Thèbes, Pindare n'aimait pas Athènes dont l'esprit démocratique
l'inquiétait : préférant les villes gouvernées par une aristocratie sachant instaurer le « bon ordre », il a consacré ses chants à célébrer ce vieil idéal. Pindare est né dans une région imprégnée de poésie : n'oublions pas qu'Hésiode, le grand auteur didactique du VIIIe siècle, était d'origine béotienne et que l'art de la flûte y
était fort pratiqué. Devenu très tôt un poète officiel et honoré, surchargé de commandes, il fut de son vivant une figure de légende, considéré comme l'égal des souverains : on prétend même que
le roi de Cyrène Arcésilas, qu'il chanta dans sa VIIIème Pythique, et auquel il prodigua des conseils, l'accueillit à sa cour comme un prince.
C'est de la nature que nous vient tout ce qui est parfait. Si la vieillesse est louable dans la liqueur de Bacchus, la nouveauté prêta toujours des charmes aux accents de la poésie. Les Grâces seules donnent la beauté, de même que les dieux distribuent aux mortels la force et la sagesse. La poussière du tombeau ne déshérite point les enfants de la gloire de leurs enfants. La gloire des vivants rejaillit sur ceux qui ne sont plus. La prospérité et la gloire font aisément oublier à l'homme la mort. Tout précepte qui n'est pas fondé sur l'expérience est inutile et vain. Instruire est chose facile pour un maître habile; mais enseigner sans avoir la connaissance de son art est la plus grande des folies. Jamais on ne peut plaire également aux mortels. Les mêmes biens ne sont pas réservés à tous les hommes, et les dieux dans leur bonté ont ouvert mille chemins pour aller au bonheur. L'homme habile a d'autant plus de talent qu'il n'a pas recours à de vains artifices. Le respect que les hommes ont pour la volonté des dieux est le garant de leurs vertus et de leur bonheur. Pourquoi faut-il qui l'erreur assiège sans cesse le cœur des faibles mortels ! Et quel est celui qui, parvenu au terme de sa carrière, peut se glorifier de s'être toujours arrêté au parti le plus avantageux
? Qu'heureux sont les mortels dont la renommée publie au loin la gloire! Quiconque s'honore de la vertu mérite de briller aux yeux des mortels.
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Pindare
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