François Coppée (1842-1908) Recueil : Promenades et Intérieurs (1872)
L’allée est droite et longue ...
L’allée est droite et longue, et sur le ciel d’hiver Se dressent hardiment les grands arbres de fer, Vieux ormes dépouillés dont le sommet se touche. Tout au bout, le soleil, large et rouge, se couche. À l’horizon il va plonger dans un moment. Pas un oiseau. Parfois un léger craquement Dans les taillis déserts de la forêt muette ; Et là-bas, cheminant, la noire silhouette, Sur le globe
empourpré qui fond comme un lingot, D’une vieille à bâton, ployant sous son fagot.