Jour des roisCinq cent unième anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc
IV
Comme la vieille aïeule au plus fort de son âge
Se réjouit de voir le tendre nourrisson,
L’enfant à la mamelle et le dernier besson
Recommencer la vie ainsi qu’un héritage ;
Elle en fait par avance un très grand personnage,
Le plus hardi faucheur au temps de la moisson,
Le plus hardi chanteur au temps de la chanson
Qu’on aura jamais vu dans cet humble village :
Telle la
vieille sainte éternellement sage
Connut ce que serait l’honneur de sa maison
Quand elle vit venir, habillée en garçon,
Bien prise en sa cuirasse et droite sur l’arçon,
Priant
sur le pommeau de son estramaçon,
Après neuf cent vingt ans la fille au dur corsage ;
Et qu’elle vit monter de dessus l’horizon,
Souple sur le cheval et le caparaçon,
La plus grande
beauté de tout son parentage.