Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas ...
Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas: De te monstrer Gasconne, en France, tu as honte. Si du ruisseau de Sorgue on fait ores grand conte, Si a il bien esté quelquefois aussi bas.
Voys tu le petit Loir comme il haste le pas ? Comme desjà parmy les plus grands il se conte ? Comme il marche hautain d'une course plus prompte Tout à costé du Mince, et il ne s'en plaint pas ?
Un seul olivier d'Arne, enté au bord de Loire, Le faict courir plus brave et luy donne sa gloire. Laisse, laisse moy faire; et un jour, ma Dourdouigne,
Si je devine bien, on te cognoistra mieux: Et Garonne, et le Rhone, et ces autres grands Dieux, En auront quelque enuie, et, possible, vergoigne.
-------------------------------------------------
Je vois bien, ma Dordogne, encore humble tu vas : De te montrer gasconne, en France, tu as honte. Si du ruisseau de Sorgue on fait ores grand compte, Si a il bien été quelquefois aussi bas.
Vois-tu
le petit Loir, comme il hâte le pas ? Comme déjà parmi les plus grands il se compte ? Comme il marche hautain d’une course plus prompte Tout à côté du Mince, et il ne s’en plaint
pas ?
Un seul olivier d’Arne, enté au bord de Loire, Le fait courir plus brave, et lui donne sa gloire. Laisse, laisse-moi faire, et un jour, ma Dordogne,
Si je devine bien, on te connaîtra
mieux ; Et Garonne, et le Rhône, et ces autres grands dieux. En auront quelque envie et possible vergogne.