Ô coeur léger, ô courage mal seur,
Penses tu plus que souffrir je te puisse ?
Ô bonté creuze, ô couverte malice,
Traitre beauté, venimeuse doulceur !
Tu estois donc tousjours seur de ta soeur ?
Et moy, trop simple, il falloit que j'en fisse
L'essay sur moy, et que tard j'entendisse
Ton parler double et tes chantz de chasseur ?
Despuis le jour que j'ay prins à t'aymer,
J'eusse vaincu les vagues de la mer:
Qu'est ce meshuy que je pourrois attendre ?
Comment de toy pourrois j'estre content ?
Qui apprendra ton coeur d'estre constant,
Puis que le mien ne le luy peut apprendre ?
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Ô cœur léger, ô courage mal sûr,
Penses-tu plus que souffrir je te puisse ?
Ô bonté creuse, ô couverte malice,
Traître beauté, venimeuse douceur !
Tu étais donc toujours sûr de ta sœur ?
Et moi, trop simple, il fallait que j’en fisse
L’essai sur moi, et que tard j’entendisse
Ton parler double et tes chants de chasseur ?
Depuis le jour que j’ai pris à t’aimer,
J’eusse vaincu les vagues de la mer :
Qu’est-ce meshuy que je pourrais attendre ?
Comment de toi pourrais-je être content ?
Qui apprendra ton cœur d’être constant,
Puisque le mien ne le lui peut apprendre ?