Où sont ces grands tombeaux qui devaient à jamais D’une épouse fidèle attester les regrets ? L’herbe couvre Corinthe, Argos, Sparte, Mycènes; La faux coupe le chaume aux champs où
fut Athène. Ilion, de ces Dieux qui bâtirent tes tours Contre le fils d’Achille implore le secours. Et toi qui, subjuguant l’un et l’autre Neptune, De Rome si longtemps balança la fortune, De tes murs aujourd’hui, de tes fameux remparts On cherche vainement les cadavres épars. Et vous, fiers monuments des arts et du génie, Que la main d’une femme éleva sur l’Asie, Prodigieuse
enceinte où l’Euphrate étonné Vit de ses flots vaincus le cours emprisonné, Murs de bitume enduits, dont les vastes racines Semblaient de l’univers attendre les ruines, Temples, marbres,
métaux, qu’êtes-vous devenus ? Votre nom plus heureux, grâce aux chantres célèbres, De la nuit envieuse a percé les ténèbres.