Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Recueil : Rimes familières (1890) - Sonnets

Charles Gounod



Son art a la douceur, le ton des vieux pastels.

Toujours il adora vos voluptés bénies,
Cloches saintes, concert des orgues, purs autels:
De son oeil clair il voit les beautés infinies.

Sur la lyre d'ivoire, avec les Polymnies,
Il dit l'hymne païen, cher aux Dieux immortels.
«Faust» qui met dans sa main le sceptre des génies
Égale les Juans, les Raouls et les Tells.

De Shakspeare et de Goethe il dore l'auréole;
Sa voix a rehaussé l'éclat de leur parole:
Leur oeuvre de sa flamme a gardé le reflet.

Échos du mont Olympe, échos du Paraclet
Sont redits par sa Muse aux langueurs de créole:
Telle vibre à tous vents une harpe d'Éole.

 

 


Camille Saint-Saëns

 

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