Pindare (-518 à -438)

Traduction de Faustin Colin (1841)

OLYMPIQUE XII



A ERGOTELE D'HIMÈRE, VAINQUEUR A LA GRANDS COURSE (209)

Strophe — Je t'en supplie, fille de Jupiter libérateur, protège la puissante Himère, ô Fortune tutélaire. C'est toi qui, sur l'onde, diriges les rapides esquifs; sur la terre, les guerres impétueuses et les conseils des peuples. Maintes fois vers le ciel, puis vers l'abîme flottent les espérances humaines sur une mer d'illusions.

Antistrophe — Aucun mortel n'a encore reçu des dieux un signe infaillible pour découvrir les choses futures; sur l'avenir notre âme est dans l'aveuglement. Souvent sur les hommes fondent, contre leur attente, des événements ennemis de la joie; d'autres, après avoir été en butte à des tempêtes horribles, passent en un instant de l'infortune au comble de la félicité.

Épode — Certes, fils de Philanor (210), comme un coq forcé de combattre à huis clos, tu aurais vu se flétrir près du foyer de tes pères, la glorieuse vigueur de tes pieds, si une sédition homicide ne t'avait éloigné de Cnosse ta patrie. Maintenant, couronné dans Olympie, deux fois vainqueur à Pytho et dans l'Isthme, ô Ergotèle, tu illustres les bains chauds (211) des nymphes, tu as retrouvé le sol natal.

 


(209)  Les athlètes parcouraient douze stades sans s'arrêter.

(210) Ergotèle.

(211) Himère, célèbre par ses Thermes.


 


Pindare - Olympiques

 

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