Il faut que pour ton mai quiconque soit celui, Madame, qui plus digne en son esprit t’adore, D’un vert et grand laurier à ta porte il honore Ton beau nom, tes beautés, tes vertus aujourd’hui.
Si mon double laurier sèche presque d’ennui, Dont ce temps, dont mon sort, dont mon aigreur dévore Sa verdeur et grandeur, si crois-je faire encore Qu’Apollon et Mars même auront honneur en lui.
Mais il faut que cet autre en plantant ce mai brave, Ces vers-ci pris de moi dedans l’écorce il grave :
Au nom pour qui l’honneur des Françaises fut tel, Aux beautés, aux
vertus, de notre temps la gloire, Pour trois couronnes faire à la triplé victoire, Voué, sacré, planté fut cet arbre immortel.