Pourquoi, chétif laboureur, As-tu peur d'un Empereur Qui doit bientôt, légère ombre, Des morts accroître le nombre ? Ne sais-tu qu'à tout chacun, Le port d'enfer est commun, Et qu'une âme impériale Aussi tôt là-bas dévale Dans le bateau de Charon Que l'âme d'un bûcheron ? Courage, coupeur de terre ! Ces grands foudres de la guerre Non plus que toi n'iront pas Armés d'un plastron là-bas, Comme ils allaient aux batailles. Autant leur vaudront leurs mailles, Leurs lances et leur estoc, Comme à toi vaudra ton soc... |
Pierre de Ronsard
Poèmes de Pierre de Ronsard
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