Allez, mes vers, enfants d’un deuil tant ennuyeux, Que mon pleur plus que l’encre amoitit cette carte ! Las, allez ! Puisqu’il faut que mon soleil s’écarte, Accompagnez la nue épaisse de mes yeux
!
Allez, mes pleurs, sourdant d’un cœur tant curieux De ces beaux rais qu’il faut qu’avecques eux il parte ! Allez doncques, mon cœur : l’âme ferait la quarte, Mais dans moi
ce soleil veut s’en servir bien mieux !
Or puisqu’il faut que vif, en mourant, je demeure, De peur que le renom d’un si beau feu ne meure, Allez tous trois, au moins dire jusqu’en ce lieu,
Dont le vers, l’œil, le cœur, et l’âme attend sa force, Le triste mot, hélas ! vous ne pouvez qu’on force Ce qui nuit, dites donc : adieu, mon Dieu, adieu.