En quelle nuit, de ma lance d’ivoire, Au mousse bout d’un corail rougissant, Pourrai-je ouvrir ce boutin languissant, En la saison de sa plus grande gloire ?
Quand verserai-je, au bout de ma victoire, Dedans sa fleur le cristal blanchissant, Donnant couleur à son teint pâlissant Sous le plaisir d’une longue mémoire ?
Puisse-elle tôt à bonne heure venir Pour m’engraver
un joyeux souvenir, Tardant si peu de son cours ordinaire
Qu’elle voudra l’ombre noir qui la suit, Car de la nuit le clair Jour je puis faire, Et du clair Jour l’ombreuse noire nuit.