Étienne Jodelle (1532-1573) Recueil: Poésies
Plutôt la mort me vienne dévorer ...
Plutôt la mort me vienne dévorer Et engloutir dans l’abîme profonde Du gouffre obscur de l’oblivieuse onde Qu’autre que toi l’on me voie adorer. Mon bracelet, je te veux honorer Comme mon plus précieux en ce monde : Aussi viens-tu d’une perruque blonde Qui pourrait l’or le plus beau redorer. Mon bracelet, mon cher mignon, je t’aime Plus que mes yeux, que mon cœur,
ni moi-même, Et me seras à jamais aussi cher Que de mes yeux m’est chère la prunelle, Si que le temps ni autre amour nouvelle Ne te feront de mon bras délâcher.
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